Transactions immobilières

Maison à vendre 2.0

Longtemps, les journaux ont été le moyen le plus efficace d’afficher des biens immobiliers à vendre, mais les courtiers se tournent de plus en plus vers les médias sociaux et plus particulièrement Facebook. La Chambre immobilière du Grand Montréal a récemment sondé ses membres sur la question et, sur 500 répondants, les deux tiers ont confirmé avoir recours à cet outil.

Steve Léveillé est un jeune courtier de 23 ans. Pour vendre et se faire connaître, il mise à 100 % sur l’internet et les réseaux sociaux. « Je suis courtier depuis deux ans. Je suis l’un des rares qui misent entièrement sur le numérique, mais je suis la preuve que cela fonctionne parce que je gagne bien ma vie », raconte-t-il. Son collègue Patrice Masson, 38 ans, courtier depuis 10 ans, s’est aussi tourné vers Facebook et l’internet, mais de manière partielle puisqu’il croit encore aux méthodes de publicité traditionnelles.

Selon les répondants du sondage de la Chambre immobilière du Grand Montréal, l’avantage de Facebook n’est pas tant qu’il permet de vendre directement sa propriété, mais plutôt de diffuser la fiche d’une propriété plus largement. « La moitié des gens nous ont dit être présents pour la vente, et l’autre moitié pour la visibilité et la possibilité de recruter de nouveaux clients », raconte Sylvain Girard, vice-président du conseil d’administration de la Chambre immobilière.

Les deux jeunes courtiers, qui travaillent sous la bannière Via Capitale à Repentigny, confirment cette tendance, d’autant plus qu’ils ne peuvent être certains à 100 % du nombre exact de propriétés qu’ils ont vendues uniquement grâce à Facebook.

« Je suis certain d’en avoir vendu cinq ou six comme ça en deux ans, mais c’est impossible de savoir combien exactement parce que les gens ne nous en informent pas d’emblée. »

— Patrice Masson, courtier immobilier

Pour Patrice Masson et Steve Léveillé, le principal avantage de Facebook est qu’il permet de réagir rapidement et d’entrer en contact directement avec des gens. « Sans être trop intrusif, je peux m’intégrer à une conversation et répondre à certaines interrogations », souligne M. Masson.

Autre point positif, Facebook est une porte d’entrée qui permet de faire valoir leurs services. « Les gens vont vouloir obtenir plus d’information sur une propriété et vont cliquer sur un lien menant à nos pages. Ils vont être dirigés vers la plateforme Centris, où toutes les propriétés en vente par tous les courtiers du Québec sont en ligne. Résultat, bien souvent, la maison qui est le déclencheur n’est pas celle que les gens vont finalement acheter, mais au moins elle aura permis de nous faire voir », constatent les deux courtiers.

DES CONSEILS DE PROS

Steve et Patrice ont élaboré quelques stratégies, mais ces dernières demandent du temps et de l’argent. La première consiste à cibler sa clientèle. « Nous achetons de l’espace publicitaire directement à Facebook afin d’être vus par les gens que l’on souhaite rejoindre. On met aussi beaucoup de temps pour que nos pages demeurent toujours actives et intéressantes », commentent-ils.

Devant l’ampleur de la tâche que peut représenter la gestion des réseaux sociaux, certains courtiers sont très organisés. « Certains vont avoir recours à des firmes professionnelles pour gérer leur Facebook », affirme Sylvain Girard.

Pour ce dernier, il ne fait aucun doute que Facebook peut s’avérer un outil utile s’il est géré adéquatement. La Chambre immobilière du Grand Montréal a d’ailleurs mis sur pied des formations pour aider ses courtiers à mieux gérer les médias sociaux. « Preuve que c’est dans l’air du temps, les cinq formations ont toutes affiché complet », constate M. Girard.

Toutefois, il ne croit pas que Facebook soit la réponse à tout. « Les réseaux sociaux n’aident pas ceux qui ont des modèles d’affaires particuliers. Comme les courtiers spécialisés en commercial et industriel. Ces derniers ont leur propre réseau d’affaires. Aussi, Facebook n’est pas adapté comme outil de recherche. Impossible d’y entrer des critères et il est très difficile de retrouver une publication qui a été publiée quelques jours auparavant. Au bout du compte, c’est pour cela que les gens qui recherchent une maison finissent par aller sur le site de Centris. »

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